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Happy Women Day!

À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, nous avons rencontré et interviewé Charlotte Marin, commandant de bord chez Valljet, pour en apprendre plus sur son quotidien de femme pilote dans le secteur de l’aviation privée, un secteur majoritairement masculin.

Bonne lecture !

Présentez-vous ainsi que votre parcours en quelques mots.

« Je m’appelle Charlotte Marin et je suis commandant de bord depuis un peu plus d’un an maintenant chez Valljet sur des avions Citations, allants du CJ standard au CJ3 en passant par le M2. Je forme depuis près de 2 mois des personnes en formation afin qu’ils deviennent co-pilotes, c’est un processus très enrichissant qui s’est intégré dans mon parcours professionnel. Avant cela, j’étais moi-même co-pilote sur un avion de type M2 chez Aston Jet. Pour devenir pilote, j’ai suivi un cursus théorique modulaire à distance et j’ai été formé dans l’école méditerranée air training pendant 2 ans à Montpellier. »

Décrivez-nous votre quotidien.

« Aujourd’hui chez Valljet j’ai un rythme de 7 jours « ON » et 7 jours « OFF ». C’est-à-dire que pendant 7 jours je suis d’astreinte et je peux être amenée à être appelée pour un vol déclenché à tout moment et me retrouver n’importe où en Europe, puis je suis de repos pendant 7 jours. J’alterne donc entre Paris et Montpellier et lorsque je rentre à Montpellier, j’en profite pour pratiquer ma seconde activité qui est la voltige. Je suis amenée à piloter des avions « extras » que l’on appelle également avion de voltige monoplace, je participe à des compétitions et je fais également de l’instruction sur des petits avions en aéro-club. Ce que j’apprécie le plus dans mon métier, c’est ce côté « inconnu », le fait que mes journées ne se ressemblent jamais, qu’aucune mission ne se ressemblent. Souvent, on ne sait pas où l’on se trouvera le lendemain et c’est vraiment cette adrénaline que je recherche. Dans le quotidien, on peut être amené à être positionné sur des vols où l’on amène des clients quelque part, ou alors il faudra aller les chercher pour les ramener au point de départ. On a également des missions généralement pour des clients dits « corporates » où l’on va être amené à partir tôt le matin, faire le vol aller avec le client, l’attendre la journée puis le ramener à l’aéroport de départ en fin de journée, le temps qu’ils participent à des meetings par exemple. On essaye de plus en plus de mettre en place le système de « Empty Legs » afin de voler le moins possible à vide, sans passagers, pour des questions évidentes d’écologie. Ainsi, on peut être amené à effectuer un vol et rester sur la position plusieurs jours en attendant d’avoir des passagers pour le vol retour. Cela nous permet notamment d’avoir des moments de convivialité en équipe et de renforcer la cohésion. »

Pouvez-vous nous parler d’un vol qui vous a marqué ?

« Je me souviens de mon premier vol professionnel en tant que co-pilote chez Aston Jet, c’était tout nouveau pour moi et c’était incroyable de pouvoir voler sur ce type d’avion (M2). Je me suis donc retrouvée dans ce jet qui était très rapide, c’était une sensation extraordinaire. J’étais d’astreinte et nous avons été appelés pour un vol de transport d’organes. Sur ce type de vols, nous étions susceptibles d’être déclenchés de jour comme de nuit étant donné le caractère urgent et imprévisible de ces vols. Nous travaillions pour les hôpitaux de Paris et nous avions pour mission d’amener des équipes médicales partout en France pour récupérer des organes chaque fois qu’il le fallait, nous les accompagnions pour qu’il puisse prélever l’organe et revenir avec pour qu’un autre patient en bénéficie. Mon tout premier vol était donc un vol organes à Clermont-Ferrand, pour moi c’était tout nouveau, je me souviens que sur le retour je n’arrêtais pas de me retourner pour observer l’arrière de la cabine avec cette boîte qui contenait il me semble des poumons, je regardais la scène avec beaucoup de gratitude et mon capitaine à l’époque m’avait dit d’arrêter de me retourner sans cesse mais j’étais très impressionnée par la situation. Ce vol-là m’a beaucoup marqué, car c’était la concrétisation de tout mon travail et mes espoirs de ces dernières années. Mon premier vol chez Valljet m’a également beaucoup marqué puisqu’il s’agissait de mon premier vol en tant que commandant de bord à gauche, ce qui était forcément très impressionnant. Cela marquait un tournant dans ma carrière. Si je dois mentionner deux vols, ce serait ceux-là. »

Quel est votre trajet favori ?

« Naturellement, il y a des terrains où l’on va beaucoup plus souvent que d’autres, je pense notamment à Nice, Londres, Milan… Et à la fois nous volons avec des avions qui nous permettent également d’aller dans des endroits plutôt improbables en France ou ailleurs. On est contents lorsque l’on effectue un trajet habituel parce que l’on se sent plus à l’aise, mais le fait de se rendre dans de nouveaux endroits nous permet de découvrir d’autres coins et c’est tout autant exaltant. Sinon, parmi mes destinations favorites, je place évidemment des villes où j’ai de la famille sur place. Par exemple, pour la petite anecdote, j’ai posé pour la première fois il y a quelque temps sur le terrain d’Épinal, où habitent ma mère et mon beau-père, là où j’ai grandi. C’était la première fois en presque 4 ans que j’avais la possibilité d’effectuer ce trajet, j’ai donc tout fait pour être positionnée dessus. C’était une concrétisation et une énorme fierté que de poser sur la ville où j’ai grandi et que ma famille soit présente pour me voir atterrir. C’était un moment magique, j’ai même pu leur faire visiter l’avion et leur faire découvrir mon quotidien. J’aime beaucoup ce côté humain dans mon métier. »

En tant que commandant de bord, quel est le lien que vous entretenez avec les brokers et notamment avec AccessAir ?

« La spécificité d’un commandant de bord aujourd’hui et particulièrement chez Valljet est qu’on est en lien direct avec les brokers et ça fait partie des choses que j’apprécie dans ce secteur de l’aviation. Je travaille d’ailleurs souvent avec les équipes d’AccessAir. Tous les acteurs sont plus ou moins liés, c’est un petit monde où l’on se connaît tous et nous sommes amenés à travailler main dans la main, chacun joue un rôle très important et tous les métiers s’imbriquent pour ne former qu’un et répondre aux besoins des clients. En tant que commandant de bord, je suis en communication avec les brokers qui font le lien avec le client et qui vont être amenés à me soumettre les dernières informations importantes concernant par exemple une mise à jour d’horaire, des spécificités sur le vol pour le client, sur ses besoins, etc. Après un vol, je suis ravie quand le broker peut me communiquer un retour de la part du client. Je suis satisfaite quand le vol a rempli ces deux critères : l’aspect sécuritaire puis la satisfaction des passagers. »

Quel ressenti avez-vous en tant que femme dans ce métier particulièrement masculin à l’origine ?

« Aujourd’hui, je suis très fière d’être une femme pilote qui plus est commandant de bord et je suis ravie de pouvoir observer le développement du métier de pilotes chez les femmes. Le nombre de femmes pilote a considérablement augmenté au cours de ces dernières années, on voit de plus en plus de femmes passionnées qui ont envie de passer professionnelles et je l’encourage grandement. Dans ma compagnie, je suis la seule femme pilote. Je suis complètement intégrée à l’équipe et je ne ressens aucune différence due au fait que je sois une femme, mon entourage professionnel est très bienveillant. »

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